vendredi 24 juillet 2009

l'histoire du singe à 3 têtes


Les créatures de Steeve Purcel reviennent se faire titiller par nos souris avec une suite épisodique plutôt convaincante. Pendant ce temps Tim Schafer lutte pour sortir le bien attendu Brütal Legend. Au même moment au cœur des caraïbes, La série des Monkey Island, de Ron Gilbert, connait une suite qui semble enfin prometteuse. Le tout s'accompagne d'un remake du 1er : The Secret of Monkey Island, dont nous allons parler aujourd'hui. Pas de doute, They're back ! musique Michael Land!




Voilà bientôt 20 ans que Guybrush threepwood se fait écorcher le nom aux quatre coins des caraïbes. 20 ans de non-sens total, de blagues vaseuses, de charisme de crevette surgelée, d'amour zombie, d'apnée de 10mn et de singes à 3 trois têtes salvateurs. Quelle révolution à l'époque ! Plus de morts redondantes et la fameuse interface SCUMM issue de Maniac Mansion qui laisse le plaisir de découvrir l'aventure pirate la plus foireuse jamais écrite. 20 ans pour entrer dans la légende et prouver que ce jeu est intemporel et toujours aussi génial.
20 ans aussi que Lucas Art ne lâchait pas ses jeux en abadonware. Cette position se justifie avec la sortie de ce remake du 1er épisode qui s'avère attirante à plus d'un égard. Crachant mes 9 euros sur Steam (parce que sur Xbox... faut pas déconner et je n'aurais pas pu faire de screenshoot) j'entame ma quête pour devenir un fameux pirate zonant dans le bar de l'île de Melee. La 1ère saveur de cette madeleine s'avère auditive avec la musique, toujours envoûtante et brillamment remixée. Si j'aime beaucoup le cheaptune, je dois dire que les versions symphoniques sont très agréables. La caresse se poursuit avec les dialogues intégralement doublés avec brio. On retrouve la bande d'habitués depuis le 3ème épisode. Les intonations tombent justes et il est jubilatoire de redécouvrir ainsi nos répliques favorites.

Mais bon, tout n'est rose au pays du grog frelaté. Le point le plus choquant reste la partie visuelle. Impossible d'adhérer complètement, je veux bien être tolérant mais foutre dieu que c'est moche! C'est plus propre, détaillé, coloré, nuancé mais NON ce n'est pas une réussite. La palette dégouline, la coupe de guybrush m'insulte tout au long du jeu, meathook m'arrache les yeux avec ses crochets quand il fait parler son tatouage...
Ne dénigrons pas complètement le boulot tout de même. Certains lieux sont bien travaillés voir enrichis comme l'arrivée au Scumm bar. Au passage, une simple pression de touche suffit à changer de version (très bonne idée)

Mais d'autre, ressemblent plus à du concours de crachat sur ton museau. Regardez moi la typo de l'enseigne de Stan. Vous voulez pas refaire le jeu avec les clipart pourris de word office non plus? Si vous zoomez bien, vous verrez que le détourage est bien foireux et cela dans plusieurs endroits du jeux (l'horloge de Melee Island)


Un autre détail m'a fait tiquer au court de ma petite balade. Si j'ai bien compris, la technique consiste à prendre la bonne vieille image pixel et de barbouiller par dessus. Bien. Pourquoi pas. Mais quand on s'attaque à ce boulot on le fait bien! J'ai repéré plusieurs endroits où il restait des bons gros blocs de pixels. Il semble que le repasseur de pixel n'aimait pas trop les arbres.

Si je me permets de faire le tatillon (disons même du caca nerveux de fan-boy) c'est que la notoriété du jeu exige un certain respect. Le choix d'upgrader les graphismes sans changer les animations participe au sabotage du projet. L'interface choisit est désagréable au possible, il faut cliquer 3cm en dessous de l'objet que l'on vise, les traductions ne sont pas du meilleur tonneau et comme je suis super véner' il y a même une phrase de Stan qui est passée à la trappe de la localisation.


Datant de 1990, une refonte graphique pouvait s'avérer judicieuse. Surtout en comparaison avec sa suite sortie l'année suivante et toujours en 256 couleurs. Guybrush n'est pas très méritant mais il méritait mieux. Lucas Art aurait pu se fouler un peu plus. Dommage, d'autres s'en sortent autrement bien.
Après une course au réalisme, plusieurs jeux on fait des choix de design très tranchés, loin d'une guerre à la performance. Des jeux comme Odin Sphère ou Team fortress sont des exemples de réussites artistiques. Mais ce que je trouve dommage avec l'expérience de Monkey Island, c'est de s'attaquer au jeu en pixel sans cherchez à rappeler et jouer avec cette technique qui nous laisse aujourd'hui un bel héritage : Le pixel art. Le récent Megaman 9 ou l'indy "amateur" sont des expériences intéressantes et réjouissantes.
Ces tableaux, au nuancier plus ou moins étoffé selon les époques , ont laissé des traces encore indélébiles d'une beauté bien particulière dans la mémoire des joueurs. Si l'a 3D offre des rendus impressionants aujourd'hui, la bonne 2D bien pixellisée avec bon goût peut s'avérer splendide elle aussi. De nombreux jeux internet et téléphone mobile profitent de sa légèreté technique tout en garantissant un rendu unique.
Le Pixel est loin d'être mort, mais ses plus beaux parents se font lifter à coup de mauvais goût et de manque d'ambition.

Allez finissons avec une bonne chanson de pirate autours d'un grog si acide que la patron dépense une fortune en verre.

cadeau bonus, quelques easter egg du jeu:

sam and max deviennent une tentacule bien conquérante

1 commentaire:

  1. oui, c'est sur que niveau jouabilité, c'est tout tout pourri... et les graphismes... bah wai, moi je m'y suis habituée, mais bon, si ça avait été trop parfait on aurait rien eu à dire ^^

    RépondreSupprimer