mardi 14 juillet 2009

La fin dans d'un manga ou l'art d'avoir profité du paysage.


Inaugurons un peu la section manga. Après plusieurs années d'errance sur la toile, je suis rarement tombé sur un bon site ou blog traitant de manga papier. En général je trouve du scantrad mal fait, du narutardé mental (marque déposée), de la bonne base de données et plus souvent de l'anime. Est-ce que je n'ai pas mis le doigt dans le bon réseau ou m'étais-je trop habitué à une bonne presse spécialisée malheureusement disparue.
[edit: effectivement l'appel à un réseau de blog français de qualitay' est lancé.]

Il m'arrive souvent "d'initier" au manga pas mal de personnes de mon entourage. Chacun ayant entendu parlé de ce phénomène avec plus ou moins de bonheur, ils sont toujours curieux de découvrir ce gigantesque pan de la BD, trop longtemps ignoré. Ce qui est pratique avec le manga, c'est son côté ciblé par public, comme par exemple : jeune ado mec ou fille, jeune cadre dynamique, érotomane incompris,... j'en passe et des meilleurs. Les sujets abordés font, eux aussi dans l'éclectisme: basket, handi-basket, Go, pain, thriller mature, horreur gore, œnologie, guide sexuelle, histoire révisionniste,... j'en passe et des pires. Du coup, j'arrive souvent à choisir un bon manga pour débuter selon la personne intéressée.

Mais il y a un truc qui revient tout le temps chez le nouveau lecteur, c'est le rapport à la longueur du manga et sa fin. En général, la quantité fait peur, mais une fois bien embarqué dans le récit, c'est souvent la fin qui déçoit. L'exemple classique, c'est Monster, un superbe thriller à la narration ultra maîtrisée, mais qui laisse une fin assez ouverte, loin de nos conventions happy end à l'occidental. L'autre exemple, c'est le manga qui ne se termine pas, pour différentes raisons. Hunter x Hunter est un shônen génial ultra ludique (avec un des meilleurs méchant jamais rencontré) mais qui n'aboutira malheureusement pas. Ce genre d'enchaînement n'est pas rare dans la production manga et la logique s'applique encore plus lors des éditions françaises. En général l'auteur qui débute son manga/série connaît le début, la fin et les points clefs du scénario, mais la quantité de récit dépendra des ventes. Certains manga s'arrêtent très vite, d'autres explosent et se poursuivent en différents cycles. Du coup, il y des hauts et des bas dans le quotidien de nos héros et il arrive que la créativité flanche. Mais si la fin du manga vous laisse insatisfait, repensez alors à toutes ces pages dévorées fiévreusement. Nous sommes tellement habitué à une finalité dans nos récits qu'on en oublie le développement de ce dernier.

Pourtant un nouveau phénomène, qui répond aux mêmes contraintes de production, tend à nous habituer à cette frustration : j'ai nommé, les séries américaines à la mode. Ce nouvel eldorado des scénaristes hollywoodiens suit le même schéma que la production manga nippone. Une série ne marche pas, qu'importe! on lâche dès la 1ère saison. Elle cartonne, super! on l'exploite jusqu'à la corde, quitte à la ruinée. Encore combien de Heroes et de saisons de Lost ? Peut être que cette nouvelle tendance va nous habituer à apprécier différemment ces récits toujours plus longs que la production culturelle semble proposer.



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