lundi 20 juillet 2009

Jojo was a man who thought he was a loner

un manga grand comme ça
En créant ce blog j'avais dans le l'idée d'écrire un article sur un de mes manga favoris. Loin de moi l'envie de chroniquer systématiquement tel ou tel sortie d'un shônen qui s'essouffle. Le manga dont je vais vous parler connait un rythme d'édition fragile et s'avère peu lu dans nos contrées, malgré une longévité et une reconnaissance qui tend au culte dans son pays (*). Ce manga... cette saga, c'est l'histoire de JoJo's Bizarre Adventure et de son auteur, Hirohiko Araki. Une œuvre de bientôt 100 volumes !!! qui a débuté en 1987 dans les pages du magazine Shônen Jump.

Comment une telle œuvre reste bien sagement anonyme en France ? Pas de mystère, l'approche de ce manga n'est pas simple. Vous l'avez sans doute remarqué à l'accroche des 1er visuels, le style est bien particulier et ne plaît pas à tout le monde. Ce côté surchargé, tendance Ken super gay survivant de l'enfer des backroom, on a vu plus abordable. Je les vois bien les gens qui louche sur la couverture dans le métro et qui se demande bien quel truc waponai à la sexualité ambiguë je suis en train de lire avec autant d'attention. Je les emmerde, qu'ils retournent jouer à UFC sur playstayschöne. L'auteur est un fan de comics et son manga est né à l'époque où stallone et Schwarzy faisaient de grands films. Ces références, c'est pour le côté musculeux too much. Pour les détails, l'auteur à suivit une formation de styliste.
L'autre aspect qui titille, c'est ces poses improbables, qui défient les lois de la physique, que prennent les protagonistes (à ce moment du texte, rappelez-vous que "to stand" veut dire se tenir debout, c'est important les amis). L'auteur dit s'être inspiré de la peinture de la renaissance (et Baroque?). mouais pas très précis tout ça, je vous mets un p'tit Rubens pour la forme et pour le côté Christiquequi va avec l'éducation de l'auteur et sa vision sacrificielle des héros. Les choix de mise en pages ne sont pas en reste avec des planches taillées diagonales au scalpel.
L'ensemble ne laisse pas indifférent et l'on finit par s'habituer à cette débauche stylée, cette surenchère expressive, ces détails kitsch. Et on en redemande! Dans cette œuvre foisonnante, on se met à attendre l'arrivée de chaque nouveau personnage qui s'accompagne de la découverte d'un nouveau chara-design toujours plus fou.
acid' versace touch
Bon, passé ce cap, vous vous doutez que si le graphisme fait déjà autant débat, l'histoire et la narration ne sont pas en reste. Bingo! mais en même temps c'est dans le titre : Bizarre adventure. La série compte, à ce jour, sept parties. La 1ère histoire posent certaines bases et caractéristiques de la série : l'opposition et la malédiction entre la famille Joestar et Dio Brando, le côté gore assumé et surtout des bastons qui s'apparentent plus à des énigmes et des joutes psychiques que des combats de bourrins. Ce dernier point fait tout le sel de ces affrontements où chacun pense lire plus loin que son adversaire. C'est jubilatoire et toujours super barré, parce que JoJo c'est des spaghettis meurtriers, des mots qui pèsent vraiment une tonne, des dés qui vomissents, des pyranhas dans ton verre d'eau et encore, et encore, je ne vous dis rien. Ce principes de baston ludique sera repris avec bonheur dans Hunter X Hunter, un autre manga culte qui s'inspire beaucoup de cette série comme tant d'autre.
Mais ce n'est pas fini! Souvenez vous, je vous ai demander de réviser votre anglais avec le mot "Stand" tout à l'heure. Car s'il y a bien une révolution qu'apporte Araki dès la 3ème partie de JoJo, c'est bien les Stands. L'auteur trouvait qu'on ne voyait pas comment fonctionnaient les pouvoirs des super héros dans les comics. Du coup, il a eu l'idée géniale de les matérialiser au travers d'une projection astrale du héros invoquable à volonté. La plupart des personnages de JoJo possèdent un Stand qui leur est propre. Graphiquement c'est génial, scénaristiquement c'est la panoplie de supers pouvoirs la plus dingue que vous rencontrerez. Ce changement apporte énormément à l'histoire et la Troisième partie Stardust Crusaders (tomes 12 à 28) est considérez comme une des plus réussie. A la limite, vous pouvez commencer par là et revenir sur les 1er volumes quand vous serez JoJo-maniacs. Les stands ont aussi leur part d'influence sur le manga avec, notamment, la reprise de cette idée dans Shaman King.
rohan is reading you
Il y a tant de détails passionnants qu'il faudrait encore énumérer : Le côté saga familiale qui permet à la série de changer de lieux et de personnages pour ne jamais s'enliser, les noms des stands tirés du tarot puis de groupes de musiques, le développement singulier et aboutit des caractères des personnages (méchants y compris), un suspense haletant et renouvelé, à contre pied de tous les poncifs du shônen...

JoJo's Bizzare Adventure est un manga fleuve, fou, passionant et humaniste qui mérite que l'on s'y plonge pour ne jamais décrocher.

Merci à Tonkam d'avoir repris l'édition française après l'arrêt de la série par J'ai lu. Malheureusement, il est difficile de se procurer les volumes des 4 premiers segments qui ne sont plus édités. Si vous voyez une occasion, n'hésitez même pas!

Enfin, quelques jeux video autours ou avec l'univers JoJo ont été édités et il existe une série d'OAV chez Déclic.

* pour comprendre cette séquence : spoiler!

he be

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